Clos du Mormont | 26

Ces derniers jours, nous ne nous sommes pas trop manifestés. Trop occupés, en effet, à transformer nos baies vertes et dures en des fruits sucrés et tendres. Passer du pur végétal au fruit. Un peu comme la chenille et le papillon… Il paraît que vous appeler cela la véraison !

Avant elle, nos baies vertes peuvent être attaquée par le mildiou et l’oïdium. Mais dès qu’elle est bien entamée, le sucre arrive dans nos baies et ces deux maladies cryptogamiques ne peuvent plus nous atteindre.

L’arrivée du sucre laisse cependant le champ libre à un nouvel ennemi : la pourriture grise. Cette dernière se développe plus facilement sur des grappes serrées à l’intérieur desquels l’humidité pourrait stagner ou s’il y a des petites blessures sur nos grains, par exemple provoquées par de becs d’oiseaux ou des impacts de grêle. Autant dire que l’on sort d’une période de risque pour entrer dans une autre, tout aussi périlleuse, mais sur laquelle notre vigneron aura moins d’emprise. Il laissera en effet le millésime suivre son court, tout en priant la phusis, chaque fois que le ciel deviendra noir et menaçant de grêle.

Depuis notre dernier message, nous l’avons vu très régulièrement, notre vigneron. Il est venu à deux reprises pour nous traiter, il a fauché l’herbe et a mis nos grappes “en ordre” (il a fait en sorte qu’elles ne se prennent pas dans les fils et qu’elles ne s’accrochent pas entre elles). Il en a profité pour enlever encore quelques feuilles, cisaillé les entrejets qui ont poussés sur les arcures, arrosé une fois par semaine les jeunes plantations et fait un passage pour arracher, à la pioche, tous les végétaux colonisateurs qui, si on les laisseraient, transformeraient vite notre lopin en forêt (ronce, églantiers, ortie, jeunes arbustes).

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